mardi 29 novembre 2016

Vendredi 2 décembre - Histoire - La gouvernance économique mondiale depuis 1944

Séance 3 - Repenser la gouvernance économique et financière mondiale pour l’adapter à une nouvelle phase de la mondialisation : La gouvernance mondiale depuis la fin du système de Bretton Woods Comment adapter la gouvernance mondiale aux mutations de l’économie mondiale et du monde des années 1970 à nos jours ?

Etudes de cas: 25-30 minutes
la classe est divisée en six groupes et travaille en groupe sur les trois études de cas du livre: Le FMI et la gouvernance économique mondiale de 1944 à nos jours, l'OMC et la gouvernance économique mondiale de 1944 à nos jours et la crise de 2008 et les problèmes de gouvernance que cela pose.

Les groupes chargés des exposés ne travaillent pas sur les sujets qu'ils doivent présenter 

Chaque groupe doit présenter de surcroit présenter de manière conventionnelle, chaque groupe.

DTS: droit de tirage spécial

Reprise

Liens à explorer et à utiliser:

FMI: 

Banque Mondiale: 
http://www.banquemondiale.org/fr/about
http://donnees.banquemondiale.org/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Banque_mondiale
OMC:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_mondiale_du_commerce
Crise de 2008 et problèmes de gouvernance:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_bancaire_et_financi%C3%A8re_de_l%27automne_2008

Liste des directeurs du FMI


Cours magistral:
II) Repenser la gouvernance économique et financière mondiale pour l’adapter à une nouvelle phase de la mondialisation : La gouvernance mondiale depuis la fin du système de Bretton Woods Comment adapter la gouvernance mondiale aux mutations de l’économie mondiale et du monde des années 1970 à nos jours ?

a) Les raisons de la remise en cause des Accords de Bretton Woods : 

Lles années 1970 représentent un tournant dans la gouvernance économique mondiale en affirmant la dérégulation face à une économie en crise 

- Les difficultés et ralentissement de l’économie américaine 

- La décision des Etats-Unis du Président Richard Nixon le 15 août 1971 de mettre fin à la convertibilité du dollar en or pour « défendre le dollar » et « limiter la spéculation »
- Les chocs pétroliers de 1973 et 1979 marquent l’entrée en scène des pays exportateurs de pétrole qui accumulent grâce à leur coordination au sein de l’OPEP des pétrodollars qui vont être à l’origine des premiers fonds souverains et des investissements notables dans les entreprises occidentales. 

- L’essor d’une mondialisation des échanges au fur et à mesure de l’évolution de la Guerre froide mais surtout le développement d’une interconnexion plus grande entre places financières qui crée un marché unique des capitaux, et rend leur mobilité plus grande, fragilisant le système de Bretton Woods 

- Les limites de Bretton Woods pour les partenaires des Américains (« le déficit sans pleurs » (De Gaulle) et l’absence du respect de la convertibilité de l’étalon-or avec le dollar) 

- L’apparition de nouveaux acteurs comme les NPI (Nouveaux Pays Industrialisés comme les dragons et tigres d’Asie) transforme par leur nombre les règles et le jeu des acteurs économiques, tandis que l’émergence de nouveaux acteurs non gouvernementaux comme Forum Economique Mondial ou Forum de Davos (1971) qui permet la rencontre et des décisions entre décideurs, entrepreneurs, spécialiste et stratèges, complexifie les règles et la gouvernance économique mondiale.

b) Les conséquences de l’abandon du système de Bretton Woods modifient la gouvernance économique mondiale jusqu’à nos jours : 

Envisager une autre gouvernance mondiale, selon d’autres principes et avec d’autres institutions, tout en prenant en compte l’évolution du monde après la Guerre froide et la mondialisation contemporaine.

- De nouveaux principes qui entrainent une accélération de la mondialisation, une remise en cause de l’Etat-Nation et une instabilité financière systémique
 
-Les accords de Kingston en Jamaïque en 1976 officialisent l’abandon des parités fixes et la fin du contrôle des changes. Les monnaies sont libres alors de voir leurs cours fluctuer au gré des marchés et de la demande. Il est désormais possible de spéculer avec le cours des monnaies.


- Les années 1980 imposent dans le monde anglo-saxon, une révolution conservatrice néolibérale qui confirment ces inflexions (Reagan et Thatcher en GB) et se traduisent par des principes nouveaux, éloignés des théories keynésiennes et de l’esprit de Bretton Woods. 


On parlera de Politiques économiques « néolibérales » théorisées par l’Ecole de Chicago et des personnalités comme Milton Friedman, Arthur Laffer ou Jacques Rueff traduites par les mesures suivantes: 
  • - Recul de l’intervention étatique et dénonciation du rôle de l’Etat-providence 
  • - Libéralisation des mouvements de capitaux 
  • - Privatisation des entreprises publiques 
  • - Les 3D: Dérégulation, Déréglementation et Désintermédiation, notamment du secteur bancaire financier 

Les conséquences sont nombreuses : 
  • - Les marchés doivent s’autoréguler et le contrôle tout en remettant en cause le rôle de l’Etat nation est confié à des autorités indépendantes (banques centrales, agences de notation, institutions internationales). 
  • - La frontière entre public et privé s’estompe au profit du privé, cela accélère la mondialisation, la favorise tout autant que le retour des crises financières depuis 1987 
  • - les échanges s’intensifient, les IDE augmentent sous l’effet du développement des FTN, tandis que la spéculation et les krachs boursiers se multiplient.

- Une nouvelle gouvernance, de nouveaux acteurs économiques et financiers 

- Le FMI voit son rôle évoluer et change de fonction: il devient « gendarme des politiques publiques » en développant des Programmes d’Ajustement Structurel (PAS) pour les pays qui en ont besoin, notamment ceux du Tiers Monde, ceux nouvellement décolonisés ou ceux qui sont endettés. Cela ne va pas sans limites de plusieurs natures (CF exposés et la situation de l’Argentine ou de la Grèce). 

- Les structures de gouvernance évoluent: Le G6 est créé en 1975 (Royaume Uni, Japon, Allemagne, Etats-Unis, France, Italie – première réunion à Rambouillet) et dès 1976 il s’élargit au Canada devenant le G7, auquel la CEE participe sans être directement représentée. Le principe de discussions multilatérales entre Etats développés devient la norme et le principe de négociation de base. En juillet 1991, l’URSS est invitée au G7 de Londres et laisse la place à la Russie qui devient membre associé avant d’en devenir membre permanent en 1998: le (G7+1) G8 est né et il réunit les sept pays les plus riches de la planète, la Russie y est admise au regard de son poids géopolitique. « Une véritable diplomatie de club » (Bertrand Badié) se met en place et des accords sont trouvés au sein de ce groupe (accords du Plaza en 1985 pour la stabilisation du dollar, accords du Louvre pour la dépréciation du dollar par rapport au Yen). Cette approche de la gouvernance mondiale essentiellement économique évolue à terme vers des questions géopolitiques et géostratégiques (Crise des Euromissiles, réunification allemande, guerre du Koweit) qui ne sont pas sans créer des critiques et des réactions vives (manifestations en 1999 à Seattle et en 2001 à Gênes qui marquent la vivacité des mouvements altermondialistes et leurs résistances). En 1999, à la suite de la crise asiatique, une réunion informelle regroupe les principaux , le G20 compte 19 membres auquel s’ajoute l’UE. 

La crise économique de 2008-2009 le propulse au rang de gouvernement économique du monde car il intègre les émergents (BRICS), représentant alors 85% du gouvernement mondial, 90 % du PIB mondial et deux tiers de la population mondiale. 

Ses préoccupations se sont même élargies en plus des prérogatives du G8, à d’autres questions (migrations, terrorisme, flux illégaux, environnement, question agricole pour faire face aux problèmes de la production agricole et de l’envolée des prix en 2011) 

- Après la Guerre froide, dans une période où la puissance américaine exprime à plein son hyperpuissance (H.Védrine), la création de l’OMC en 1995 à la suite de l’Uruguay Round (1986-1994) et de la Conférence de Marrakech modifie les normes du commerce mondial et sa régulation. Elle remplace sous la forme d’une institution dotée d’une personnalité morale, le GATT. Elle s’impose comme le premier espace de régulation et de concertation économique. C’est une vraie rupture dans la gouvernance économique et commerciale mondiale. Moins puissante que le FMI ou la BM en termes d’actions et de moyens, elle supplante l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique), organisation de consultation et productrice d’études économiques au service des Etats développés, créée en 1948, siégeant à Paris et comptant 34 membres. 

Elle a pour responsabilité et mission de favoriser l’ouverture commerciale en réduisant les obstacles au libre-échange (barrières et tarifs douaniers, règlements des différends, obstacles non tarifaires…). Basée à Genève, elle compte 157 membres et s’avère dirigée par Pascal Lamy depuis 2005. Elle a accueilli en son sein, la Chine en 2001 et la Russie en 2011. 

Elle gère les accords négociés entre Etats et en contrôle l’application quand elle ne règle pas leurs désaccords au travers de réunions ou de décisions auxquelles les Etats doivent se soumettre. Un principe fort la distingue pourtant du FMI et de la BM: l’égalité entre Etats contrairement à la hiérarchie de puissance qui structure les deux autres institutions.

- D’autres acteurs non étatiques s’imposent dans la régulation et la gouvernance économique et financière après la chute de l’URSS: les FTN (4 page 379) qui deviennent par leur gigantisme et leur inscription dans la mondialisation, plus puissantes que des Etats et les ONG qui par leurs actions, peuvent influer sur les réglementations et sur l’opinion publique.

- D’autres acteurs indépendants des Etats se signalent par leur influence et leur rôle croissant dans la régulation de la mondialisation comme les agences de notation ou les banques centrales, non sans faillites lors de la crise de 2008

- On constate aussi face à l’affaiblissement des institutions onusiennes issues de Bretton Woods et de l’Etat-nation dans la mondialisation, l’émergence et l’essor des organisations régionales (Mercosur, ALENA, ASEAN, APEC, UE…).

c) La gouvernance économique mondiale et ses limites : une gouvernance à plusieurs niveaux qui reste contestée et qui doit évoluer

Exposés

 - Une gouvernance insuffisante qui n’a pas su prévenir les crises, les juguler ou limiter leurs conséquences financières, économiques, politiques et sociales.

Depuis 1997, les crises systémiques se multiplient et leur impact est mondial, démontrant l’interdépendance et les relations de plus en plus étroites entre les places financières, boursières et commerciales mondiales : 
  • -Crise asiatique en 1997
  •  -Crise du real brésilien en 1998 
  • -Krach de la nouvelle économie en 2000
  •  -Attentats du 11 septembre 2001 et banqueroute de l’Argentine 
  • -Crise des subprimes de 2007 qui provoque la faillite de Lehman Brothers et la tempête financière de l’année 2008 
  • -tsunami au Japon de mars 2011 qui provoquent un ralentissement en Asie 

  • -Crise des dettes souveraines de la zone euro en 2011 

Outre l’effet-domino que cela induit, une crise financière et boursière à un endroit du monde entraine toutes les autres places dans une situation de vulnérabilité voire de fragilité. Cela impacte le secteur bancaire et financier mais aussi l’économie réelle, provoquant à terme de fâcheuses et radicales conséquences économiques (difficulté à obtenir du crédit pour les entreprises et les particuliers, fermeture d’entreprises et montée du chômage, précarisation et ralentissement de la consommation…), sociales et politiques(précarisation, montée des populismes et des partis extrémistes de droite et de gauche, déstabilisation des Etats et des personnels politiques, politiques d’austérité et de rigueur…) . 

Ces crises montrent les limites de la gouvernance économique et financière mondiale et les limites de ses institutions et modes de régulation actuels

Elles se sont traduites comme pour celles de 2008 par des politiques d’austérité et de rigueur peu opérantes qui ont été très mal vécues par les populations obligées de s’y soumettre (souveraineté nationale prise en défaut), pour des résultats peu convaincants mais douloureux. Plus armées pour encadrer ou redresser les Etats en difficulté ou arbitrer entre eux, les institutions internationales ou organisations concernées (G20, FMI, BM, agence de notations) n’ont pas su prévoir ou anticiper les difficultés. Parce que là n’étaient pas forcément leurs missions mais aussi parce que les difficultés n’ont pas été considérées au sein des Etats et des FTN bancaires et financières, quand les risques n’ont pas été purement et simplement négligés. 

Les instances de régulations nationales et internationales, celles chargées de la gouvernance économique furent donc absentes, inadaptées, défaillantes ou trop peu efficaces et rapides dans leurs réactions et la prévention des risques. Il faut donc envisager d’autres modes de relais, de régulation, de prévention et d’action.

- Une gouvernance qui sous l’effet de la crise, s’ouvre aux émergents (BRICS) et leur donne un nouveau rôle
 
La crise de 2008 a fait apparaître au grand jour le rôle, l’importance nouvelle et depuis lors sans cesse réaffirmée des émergents, notamment des BRICS et plus encore de la Chine dans la gouvernance économique mondiale et la gestion de la crise à court et long terme. Ainsi, souhaite-t-elle depuis son entrée en 2001 participer à la relance de l’économie mondiale sans pour autant assumer le moindre leadership économique ou dévaluer sa monnaie le yuan renmibi.

En 2009, lors du sommet de Pittsburgh, le G20 a de fait intégré officiellement les BRICS après une première invitation lors de la crise financière asiatique de 1997. Finançant certaines des économies touchées, les émergents souhaitent une meilleure maîtrise des déficits publics dans les pays développés et ne cessent d’inciter les Etats-Unis à la modération. En outre, ils sont inquiets d’un ralentissement économique accru puisque les principaux Etats touchés sont leurs principaux clients.


En 2016, la Chine va plus loin et avec la BAII - la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures / Asia Infrastructures Investment Bank ou AIIB en anglais -, intiée en 2013. Avec cette institution à vocation internationale, elle désire contribuer à la gouvernance économique mondiale, tout en mettant en place des institutions éloignées et plus indépendantes des intérêts américains et occidentaux très bien représentés par les institutions de Bretton Woods (FMI, BM...).

http://www.diploweb.com/La-Banque-asiatique-d.html
http://www.cepii.fr/blog/bi/post.asp?IDcommunique=466 
http://convention-s.fr/notes/la-banque-asiatique-dinvestissement/

Site officiel : http://www.aiib.org/

http://www.alternatives-economiques.fr/la-banque-chinoise-d-investissement-seduit_fr_art_1357_72114.html
http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/07/01/le-succes-eclatant-mais-ambigu-de-la-banque-asiatique-d-investissement-pour-les-infrastructures_4665869_3232.html

- Une gouvernance qui sous l’effet de la crise de 2008 remet en cause le rôle de l’Etat-nation, ses limites mais qui en montre aussi sa pertinence en cas de crise et de nécessité

 
Les politiques néolibérales et l’absence de régulation qui sont à l’origine des crises des vingt dernières années et notamment de celle de 2008, ont montré que l’Etat-nation était encore nécessaire pour sauver le secteur bancaire et financier, et le recapitaliser avec de l’argent public.


Certes, son poids géopolitique, économique et financier a décru et ses modalités d’actions sont de plus en plus contraintes par des logiques supranationales comme au sein de l’UE ou des réglementations fixées par le FMI ou la BM. Sa faiblesse a aussi été soulignée après qu’il se soit endetté pour préserver ce qui pouvait l’être. Attaqué par les agences de notation pour leurs dettes publiques, leur champs d’action et leurs moyens se sont limités mais l’échelle de leur intervention reste toujours pertinente quoique réduite dans la gouvernance mondiale actuelle.

- Une gouvernance qui impose une approche collective et une logique de partenariat et d’entente, la preuve d'un certain multilatéralisme en

La crise de 2008 a montré la nécessité d’une approche collective, concertée et plus rapide de tous les acteurs, tout en mobilisant des moyens conséquents à la hauteur des défis d’une économie mondialisée et interconnectée. Elle a redistribué les cartes au sein de la gouvernance économique mondiale au profit des émergents, fragilisant la puissance américaine et relativisant les possibilités d’action européenne. Elle nécessite également de revoir les modalités de réaction face aux crises et donc la régulation des secteurs bancaires et financiers à l’échelle mondiale, en multipliant les règles prudentielles (Accords Bâle II de 2007 et Bâle III de 2012 pour stabiliser les banques) tout en s’attaquant aux paradis fiscaux.
Elle a aussi incité les Etats et les acteurs de la gouvernance à une plus grande attention et à la création de nouvelles institutions notamment à l’échelle régionale comme en Europe : Mécanisme Européen de Stabilité 2013 (MES) et traité sur la gouvernance européenne en Europe.

Mercredi 30 novembre - Histoire - La gouvernance économique mondiale depuis 1944

Revue de presse
Jean - 14
Marie-Liesse -  13

Travail à faire pour vendredi 2 décembre
Travail individuel
Apporter vos affaire d'Histoire
Lire le cours en ligne 
Lire les pages 376 et 378
Télécharger et lire le pdf mis sur le groupe FB
 
Travail à faire pour lundi 5 décembre
Présenter par oral et sous format écrit, en 10 minutes maximum, l'institution concernée (I), son rôle dans la gouvernance mondiale et sa constitution (II), de son importance et de ses limites (III). Votre texte devra être mutualisable.
FMI - Pierre-yves
OMC (GATT à évoquer) - Dauphine
BM - Victoire
OCDE - Tiphaine
Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (AIIB) - Diane
Agences de notation - Célia
Fonds souverains - Gustave 

Thème 4 - Les échelles de gouvernement dans le monde depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale

Séquence - La gouvernance économique mondiale depuis 1944

Séance 1 - Etat des lieux de la gouvernance économique mondiale aujourd'hui

Rappel
La gouvernance : Manière de concevoir et d’exercer l’autorité à la tête d’un Etat, d’une organisation ou d’une entreprise. C’est un mode collectif de prise de décision réalisé par plusieurs acteurs de natures différentes (États, Institutions internationales, FT, ONG...). 

Cours dialogué:
Etat des lieux de la gouvernance économique mondialisée aujourd'hui: une suprématie américaine évidente mais contestée aujourd'hui
1, 2 et 3 page 373

Quels sont les acteurs de la gouvernance économique mondiale ?
1 - Les principaux acteurs et institutions de gouvernance économique mondiale sont américains et anglosaxons

- Des institutions économiques et financières (OMC découle du GATT, BIRD émanation de la BM, FMI) héritées de la Seconde Guerre mondiale et de son réglement économique et financier avec pour objectifs simples : la relance économique mondiale, la reconstruction et mise en place à l'échelle mondiale d'un système capitaliste stable dans le contexte proche de la Guerre froide.

Elles sont toutes installées aux E-U et en Europe en Suisse, dans la sphère occidentale et sous influence anglosaxonne. 
Elles découlent des accords de Bretton Woods.
 
- G7, G8 et G20 : Organisations internationales, instances de gouvernance qui rassemblent les 20 premières économies mondiales, c'est  à dire les puissances d'aujourd'hui. Cela correspond à la "diplomatie de club" pour Bertrand Badié.
 
- Organisations économiques régionales (UE, ALENA, MERCOSUR, ASEAN+2 ... elles permettent une gouvernance à l'échelle régionale sous l'angle économique pour la majorité et économique et financier pour l'UE. Elles valorisent un libre-échange avec un minimum de contraintes et visent une intégration la plus approfondie à l'échelle régionale et dans le cadre de la mondialisation des échanges.

- Les agences de notation: Fitch, Standard and Poors, Moody's, Dagong (Chine)  elles servent à évaluer les économies et les performances des acteurs économiques à l'échelle mondiale. 
- Les principales places financières (Wall Street avec NYSE et Nasdaq; Shanghai...), sises aux E-U, dans les villes mondiales principales. Leur importance varie, elles se concentrent, fonctionnent en réseau (de manière réticulaire) et sont hiérarchisées en fonction de leur importance financière.

- Les principales FTN, massivement présentes dans les puissances économiques les plus développées et notamment aux E-U, en Europe et en Asie sinisée (Chine, Japon, Corée du Sud) : c'est à dire la Nouvelle triade.

- Les fonds souverains

- Les Etats agissant à l'échelle nationale et régionale suivant leur puissance

- Les lieux de rencontre de la gouvernance économique mondiale (Forum mondial de Davos, Conférences internationales, groupe de Bilderberg...), les lieux qui s'y opposent et proposent un contre-modèle anti-mondialiste ou altermondialiste (Forums sociaux comme Porto Alegre)
  
- Les organisations de gouvernance portées par la Chine et voulant remettre en cause les institutions issues de Bretton Woods : la banque asiatique d'investissement (équivalent pour les Chinois de la BM)

- Les traités transcontinentaux et accord de libre-échange entre continentaux et espaces régionaux (CETA=accord entre le Canada et l'Ue, TAFTA ou TIPP=accord entre l'UE et les E-U, TTP=accord entre les E-U et l'ASEAN)
 
= Concentration des institutions et des organisations de décision et de gouvernance économiques et financières: poids important et quasi hégémonique des E-Unis

Comment s'organise cette gouvernance économique mondiale ?
2 - Les acteurs de la mondialisation contemporaine dessinent une gouvernance économique et financière multipolaire (oligarchique) avec plus d'acteurs, plus de complexité et plus de relations, et surtout plus d'intérêts divergents au risque de l'instabilité

C'est une gouvernance où se jouent aujourd'hui les rapports de force géopolitiques entre la Chine et les E-Unis pour la maîtrise sur la définition des normes et pratiques économiques et financières.
- 1er acteur économique mondial selon FMI: la Chine, une première depuis 1945
- Autres acteurs  de même nature : En plus des E-U,du Japon, de l'UE (anciennes puissances de la Triade et pôles de puissance) auxquels s'associent les émergents (BRICS) et les Etats du P et M Orient
- Acteurs de nature différentes:  fonds de pension, agence de notation, paradis fiscaux et FMN/FTN....

Quelle est l'influence et l'importance des E-Unis et des Anglosaxons dans cette gouvernance ?
 

- Les E-Unis sont les architectes et les principaux bénéficiaires de la gouvernance économique mondiale depuis les accords de Bretton Woods. Leur intérêt est simple : en fixant les régles, en définissant les normes, en contrôlant les institutions, leurs réglements et leurs processus de décision, ils influent directement et pour leur intérêt sur la gouvernance mondiale. C'est un facteur de puissance globale.

- On constate une remise en cause et un affaiblissement de cet ordre économique mondial américain et anglosa-sonx, favorable depuis 1944 aux Occidentaux. Cela révèle :
  •  l'altermondialisme et l'antimondialisme
  • la montée en puissance des émergents et de la Chine désireuse de créer des institutions alternatives (banque d'investissement)

Reprise: l'état de la gouvernance mondiale aujourd'hui
la gouvernance économique mondiale reste aujourd'hui sous influence américaine mais elle est contestée par l'arrivée de nouvelles puissances économiques émergentes et dominantes au premier rang desquels se trouve la Chine, mais aussi par des mouvements altermondialistes et antimondialistes. 

Elle est plus complexe qu'elle n'a été car elle met aussi en jeu, une pluralité d'acteurs de nature différentes (il n'y a pas que des Etats), aux intérêts différents voire contradictoires et d'institutions plus ou moins indépendantes.

Cours magistral:

Introduction
Le souvenir de la crise de 1929, déclencheur de la Seconde Guerre mondiale qu’il ne faut pas renouveler
En 1929, une crise économique d’une ampleur jusque-là inconnue, balaye la planète. Les grandes puissances pratiquent le protectionnisme et dévaluent leur monnaie. Le commerce mondial s’effondre. Les Etats refusent d’agir de façon concertée. La crise de 1929 est en partie responsable du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
La nécessité après-guerre de reconstruire en évitant les problèmes de 1929

C’est pourquoi, à partir de 1944, les Etats-Unis et leurs alliés veulent reconstruire l’économie mondiale sur de nouvelles bases afin d’assurer la prospérité mondiale et le leadership que leur confèrent la victoire (plus de 70% des réserves mondiales d’or et 60% de la production mondiale), tout en affermissant le capitalisme face au modèle soviétique communiste.

Tirant les leçons des erreurs de leur politique des années 1930 qui les avaient amenés à refuser d’assurer le leadership de l’économie mondiale et à se replier sur leur continent, les États-Unis entreprennent donc, de 1944 à 1948, la mise en place d’un ensemble d’institutions qui garantiraient la paix (ONU), la prospérité économique et la stabilité financière (FMI) et le progrès social (ex-BIRD devenue Banque mondiale, une des institutions spécialisées de l’ONU). La logique du système reste celle du multilatéralisme classique fondé sur un fonctionnement interétatique.

La gouvernance économique mondiale aujourd’hui dans le cadre de la mondialisation

Problématique: Quelles évolutions a connu la gouvernance économique mondiale depuis 1944 ?


Les États-Unis entreprennent de 1944 à 1948 la mise en place d’un ensemble d’institutions Internationales qui garantissent la prospérité économique et la stabilité financière. Ce cadre est remis en cause, à partir des années 1970, par la mondialisation accélérée et le triomphe du néolibéralisme.

Cours dialogué: Etude de cas : la conférence de Bretton Woods en 1944 (pages 374-375)

Cours magistral:

I) La nécessité de reconstruire l’économie mondiale autour de règles communes de 1944 aux années 1970 : Comment construire une gouvernance mondiale permettant la stabilité de l’économie mondiale en fondant un nouvel ordre économique mondial au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, autour du leadership américain ?
 
a) Les séquelles de la crise de 1929 et le bilan économique et financier lié à la Seconde Guerre mondiale qui en découle 
L’idée d’une coopération entre États pour organiser la société internationale n’est pas nouvelle mais elle ne débouche sur aucune réalisation concrète avant la création en 1919 de la Société des Nations (SDN). L’échec de l’institution genevoise ne met pas fin à cette ambition. 

Au contraire, l’après Seconde Guerre mondiale marque une étape majeure dans la prise de conscience de la nécessité d’une échelle mondiale de gouvernement. La gouvernance notamment économique qui s’instaure au sortir de la Seconde Guerre mondiale veut ainsi résoudre les séquelles des années 1930 et de la Seconde Guerre mondiale. En effet, la crise de 1929, aux origines du conflit, a abouti à l’alternance de remèdes protectionnistes et déflationnistes aux effets dramatiques. Cela a abouti à des dumpings et dévaluations sauvages (1933-1934, le dollar est dévalué de 41% ; 1936, le Franc est dévalué de 65%).

 Cela a aussi causé une contraction majeure du commerce mondial : de 3 000 Millions de dollars à 1 000 Millions de dollars avant guerre. Le système est marqué par une inefficacité à long terme : dès 1937, on assiste à un retour du chômage et à un recul de la production, sauf dans les pays militarisés comme l'Allemagne et l'URSS. Le monde est fragmenté en "blocs" et on voit apparaître un retour au troc, impropre au développement et à la liberté des échanges. Les destructions de la guerre sont à l’origine d’un bilan économique dramatique et ils ont causé des difficultés dans la gouvernance économique tout en conduisant à un réaménagement des circuits économiques. Certains se posent la question de la faillite du capitalisme libéral sans régulation face au dirigisme économique soviétique. C'est pourquoi ces deux modèles vont rester face à face après la victoire des Alliés, chacun prônant une forme de gouvernance s’opposant à celle de l’autre.

b) Le système de Bretton Woods de 1944 , le GATT et leurs logiques, une gouvernance sous l’égide des Américains
 
Voir travail de groupe de vos camarades sur FB et le drive – Oral sur le système de Bretton Woods (étude d’un cas)

 
Le système né des accords de Bretton Woods constitue une des tentatives les plus réussies et durables d’établir des règles économiques communes et internationales afin de rétablir, stabiliser et relancer le système monétaire et financier international.  


Ce système est le résultat d’une conférence s’étant déroulé le 22 juillet 1944, sur la côte nord-est des États-Unis, dans une station de ski située à 200Km au Nord de Boston, dans le New Hampshire. Elle a donné lieu à une série d’accords signée par 44 Etats, représentés par plus de 730 délégués. 

Les deux architectes de cet accord sont Harry Dexter White, sous-secrétaire américain au Trésor et John Maynard Keynes, économiste britannique qui fut l’un des inspirateurs du New Deal de F.D Roosevelt et partisan de l’interventionnisme d’Etat. 

Plusieurs éléments sont adoptés : 

- Un principe : le retour au Gold Exchange Standard des années 1920, qui fait du dollar l'équivalent-or dans les réserves des banques centrales pour permettre la libre convertibilité des devises entre elles (30gr or = 35$). Ce retour impose la fixité des changes et la coopération entre les signataires pour ne pas reproduire les menaces des années 1930. Chaque état signataire s’engage alors à définir la valeur de sa monnaie en or ou en $ «as good as gold» (les Etats-Unis détenaient alors plus des 2/3 du stock d’or mondial, soit 24.5 milliards de $), ainsi qu’à faire intervenir sa banque centrale pour maintenir cette parité, dans les limites des plus ou moins 1% et à équilibrer la balance des paiements en veillant à ce que le taux d’inflation ne dépasse pas celui des principaux pays partenaires, pour éviter une perte de compétitivité et une réduction des exportations. Cependant, en cas de déficit prononcé et durable de la balance des paiements, les pays signataires étaient autorisés à dévaluer, mais, toute dévaluation de plus de 10% devait obtenir l’accord du FMI.

- Son application par des institutions spécifiques de régulation sous l’égide de l’ONU: dans le cadre onusien, des institutions multilatérales assurent cette convertibilité en surveillant les balances des changes (FMI à Washington DC) et financent de grands projets (BIRD ou Banque mondiale à Washington DC). Un troisième organisme chargé du commerce international (OIC – Organisation Internationale du Commerce) aurait dû être créé. Mais, en l'absence d'accord sur la définition de l’OIC (refus du Sénat américain de ratifier la Charte de La Havane de 1948), une série d'accords a été entreprise et menée avec pour volonté de réguler le commerce : le General Agreement on Tariffs and Trade (GATT) ou Accord Général sur les Tarifs douaniers et le Commerce, formalisés en 1947 et modifiés par la suite sous forme de cycles. En 1947, 23 pays sont signataires (soit 80% du commerce mondial). 

L’idée est de mettre en application la clause de la nation la plus favorisée à tous les signataires pour abaisser progressivement les droits de douane entre eux Le GATT. C'est un accord composé de 35 articles qui repose sur trois grands principes : une démarche multilatérale qui prévoit des rencontres périodiques, les «rounds», le fair trade qui interdit le dumping, la consolidation des droits existants (c’est-à-dire l’engagement à ne pas les augmenter). Les négociations sont faites dans des "rounds" de négociation successifs, dont la durée est en principe courte. Les droits de douanes sont abaissés de + 35 % à – 5 % en 1995 en étendant progressivement les mesures aux différentes types d’échange (agricoles, culturels, de service). Au terme de l'accord de Marrakech, le 1er janvier 1995, le GATT est d’ailleurs devenu l'Organisation mondiale du commerce (OMC) . 

c) Les limites et contestations du système de Bretton Woods 

La puissance américaine influence en profondeur les premières institutions de gouvernance économique mondiale et le nouveau Système Monétaire International (SMI). Les Etats-Unis ont joué un grand rôle, ils vont avopir une énorme responsabilité et ont eu un impact important sur la constitution de la nouvelle gouvernance mondiale à partir de 1944, et ce pour plusieurs raisons : 

- Les institutions sont d'inspiration américaine. Elles reposent sur le refus du plan proposé par Keynes qui reposait sur l’idée de la création d’une monnaie internationale, le bancor, et marquent la puissance américaine en favorisant le choix d’Harry Dexter White. Le plan adopté fait du dollar, la monnaie internationale de référence. Cela donne un poids considérable aux Etats-Unis dans les décisions internationales. Au FMI, les Américains possèdent 25 % des voix car ils apportent 1/3 des fonds. Il en va de même pour la banque Mondiale (la BIRD). Du fait de cette importance, la FED (banque centrale américaine) fondée en 1913, prend alors une dimension mondiale car ses choix ont des répercussions à l’échelle des Etats-Unis mais aussi du monde.

- Le plan Marshall mis en place en juin 1947 a mis en place une diplomatie du dollar pour relancer la consommation mondiale et permettre de trouver des débouchés à l’économie américaine : l’Europe Ouest se reconstruit grâce à l'aide massive des Etats-Unis en échange de l’adoption du modèle économique et culturel américain. … et ses contestations : Cependant, ce modèle est contesté :

- Il y a d’abord le refus du monde communiste d’y adhérer pour des raisons idéologiques en pleine Guerre froide, à l’heure où les modèles soviétique et américain s’affrontent. Cette gouvernance économique américaine reste donc géographiquement limitée par la Guerre froide. L’URSS développe ainsi ses propres institutions multilatérales sur son propre mode de développement économique comme le COMECON (ou CAEM, réponse au Plan Marshall de 1947). Jusque dans les années 1970, le développement de l'URSS fait illusion, ce n'est qu'après que le système centralisé se bloquera.

- Les membres des institutions de régulation (FMI, BM) sont essentiellement des Occidentaux et favorise les pays industrialisés du Nord.

- Des contestations proviennent également des pays du Tiers Monde dès la Conférence Bandung en 1955 et la création des "non alignés" qui tentent d'échapper au choix entre communisme et libéralisme (voir l'Egypte de Nasser face au refus de la BIRD en 1956 de financer le barrage d'Assouan) et souhaite un Nouvel Ordre Economique International (NOEI). Le problème le plus urgent pour les pays décolonisés du Tiers Monde est de stabiliser les cours des matières premières qu’ils considèrent comme étant "pillées" par les pays du Nord. Cela aboutit à la création de l'OPEP en 1960 pour maîtriser les cours du pétrole et de la CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement) en 1964 par l’ONU pour maîtriser le cours des autres matières premières et aider les nouveaux Etats à s’intégrer dans l’économie mondiale. Ils tentent aussi de se faire entendre à l’ONU lors de la création du groupe G77 pour rendre pour une plus grande visibilité à l’ONU. Sur la lancée de la guerre, le système économique international (SMI) a été réorganisé sous la domination américaine, ou son refus. Cette domination, celle de « l’économie-monde américaine », révèle leur puissance post-Seconde Guerre mondiale. Cette situation exceptionnelle n'était pas promise à durer, non pas tant à cause de l'opposition idéologique du bloc communiste, mais à cause du rétablissement des équilibres anciens qui ont mis à mal la suprématie des Etats-Unis. La crise du système économique mondial dans les années 1970 provient en grande partie de leur course en avant pour maintenir leur suprématie, sans tenir compte de l'émergence d'autres acteurs concurrents, voir de pays hostiles. De plus, les Accords de Bretton Woods ont eu une efficacité limitée: Le système monétaire n’entre en vigueur qu’en 1958 quand les États européens rétablissent la convertibilité de leurs monnaies. Il ne dure vraiment que treize ans.

- La croissance des Trente glorieuses tient plus au plan Marshall, au financement des dépenses militaires et au déficit de la balance des paiements des États-Unis.

Travail à faire pour lundi 5 décembre
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Mardi 29 novembre - Evaluation ECD

Evaluation ECD
Les élèves par groupes, se répartissent le travail et proposent une réponse détaillée et développée sous forme de plan avec introduction et conclusion aux sujet suivants:

162 - Inégale intégration des territoires dans la mondialisation
163 - Villes mondiales dans la mondialisation
164 -
165 - Espaces maritimes, des espaces stratégiques dans la mondialisation
166 - Territoires en marge dans la mondialisation

Programme de l'examen blanc de décembre

Programme de l'examen blanc

Histoire

Regards historiques sur le monde actuel


Thème 4 - Les échelles de gouvernement du monde

- L'échelle de l'État - nation

Géographie

Thème 1 introductif. Clés de lecture d'un monde complexe
 

Thème 2. Les dynamiques de la mondialisation

La mondialisation en fonctionnement

Les territoires dans la mondialisation

Croquis à connaitre
- Pôles et flux de la mondialisation.
- Une inégale intégration des territoires dans la mondialisation.
- Les espaces maritimes : approche géostratégique
Matériel de cartographie indispensable
Exercices à maîtriser et méthodologie à revoir
- Composition en Histoire et en géographie
- Étude critique de documents en histoire et en géographie
- Cartographie et réalisation de croquis
Attendus de correction