Approche
géostratégique des espaces maritimes
Séance 2 - Etude d'un cas exemplaire : En quoi l'Océan Arctique représente-t-il un enjeu géostratégique mondial ?
Cours magistral:
Le professeur présente les enjeux arctiques et leurs liens avec le processus de territorialisation et de mondialisation de cet espace maritime complexe.
Cours en autonomie: ECD avec trois documents au lieu de deux (1, 2 et 3 page 154)
Le professeur présente les enjeux arctiques et leurs liens avec le processus de territorialisation et de mondialisation de cet espace maritime complexe.
Cours en autonomie: ECD avec trois documents au lieu de deux (1, 2 et 3 page 154)
Les
élèves par groupes répondent aux questions page 154 puis
proposent en groupe, une réponse sous forme de plan détaillé à la
question suivante :
En quoi l'océan Arctique représente-t-il un enjeu géostratégique mondial ?
Vidéo en appui:
Reprise orale des questions
Cours dialogué : reprise et correction
Propositions de plan
Propositions de plan
I) l'Arctique, un espace qui avec le changement climatique, devient stratégique au regard de son potentiel inégalé de ressources, de l'opportunité d'offrir et d'ouvrir de nouvelles routes pour la mondialisation, tout en permettant une extension des ZEE, - modifiant la donne mondiale-
II) un espace qui présente cependant des limites claires :
- la vulnérabilité et fragilité environnementales
- un espace traditionnement répulsif et très difficile à aménager
- ponsant la question de la territorialisation de cet espace et de ses frontières
III) un espace qui au regard de ses potentialités et malgré ses limites, devient stratégique mais aussi conflictuel, nécessitant une gouvernance mondiale si l'on en considère les enjeux
- mosaïque d'Etats qui revendique cet espace et sa maîtrise
- pluralité d'acteurs aux intérêts divergents dans cet espace
- espace essentiel à tous niveaux: il faut mettre en place une gouvernance mondiale
- limites des documents
2ème heure - Généralisation et intervention de deux anciens élèves
Définition de géostratégie et différences avec géopolitique et géoéconomie http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ingeo_0020-0093_2001_num_65_1_2732
Définitions de géostratégie
Etude de la fabrication des espaces par la guerre, considérant la géographie, l"histoire et les enjeux politiques de ces espaces.
Ensemble des données de la stratégie qui résultent de la géographie physique, de l'économie, de la démographie, de l''histoire et de la politique.
La géostratégie est relativement proche de la géoéconomie et de la géopolitique dans l'approche du monde.
Ambitions: saisir l'importance, les enjeux des espaces maritimes, c'est à dire d'espaces qui présentent près de 70 % de la surface terrestre et qui supportent plus de 80% des échanges.
2ème heure - Généralisation et intervention de deux anciens élèves
Définition de géostratégie et différences avec géopolitique et géoéconomie http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ingeo_0020-0093_2001_num_65_1_2732
Définitions de géostratégie
Etude de la fabrication des espaces par la guerre, considérant la géographie, l"histoire et les enjeux politiques de ces espaces.
Ensemble des données de la stratégie qui résultent de la géographie physique, de l'économie, de la démographie, de l''histoire et de la politique.
La géostratégie est relativement proche de la géoéconomie et de la géopolitique dans l'approche du monde.
Ambitions: saisir l'importance, les enjeux des espaces maritimes, c'est à dire d'espaces qui présentent près de 70 % de la surface terrestre et qui supportent plus de 80% des échanges.
Définition d'espaces maritimes:
- Les espaces maritimes couvrent 71% de la planète, soit 361 millions de km2. Ils représentent des milieux spécifiques qui jouent un rôle majeur dans le fonctionnement du globe terrestre.
- Importance dans la mondialisation: Réalisant 80 % des échanges de marchandises, les mers sont des espaces de contact et de circulation utilisés par 105 000 navires, dont 11 200 pétroliers et méthaniers (gaz liquide) et 5 000 porte-conteneurs.
En passant par des canaux ou détroits stratégiques, les voies maritimes relient les grandes façades équipées de puissants ports. En quarante ans, la flotte maritime mondiale a été multipliée par plus de quatre et les volumes transportés par trois. Mais ce système est très concentré : 21 États contrôlent 80 % de la flotte mondiale, 25 ports polarisent 50 % des flux mondiaux.
Citations à utiliser:
V.Hugo, "La mer est un espace de rigueur et de liberté."
Cardinal de Richelieu, "Les larmes ont un goût salé pour rappeler aux souverains déchus la mer qu’ils ont négligée."
Charles de Gaulle, 2 février 1969, "L'activité
des hommes se tournera de plus en plus vers l'exploitation de la mer,
et naturellement les ambitions des États chercheront à dominer la mer, à
en contrôler les ressources."
Walter Raleigh,
"Qui tient la mer tient le commerce du monde, tient la richesse du
monde; et qui tient la richesse du monde, tient le monde lui-même."
Définitions à connaître et à utiliser:
Thalassocratie
Le mot thalassocratie vient du grec ancien : θαλασσοκρατία (thalassokratía), formé de θάλασσα (thálassa, « mer ») et de κράτος (krátos, « pouvoir, force, puissance »).
Une thalassocratie est une puissance politique fondée principalement sur la domination de la mer.
Les thalassocraties traditionnelles dominent rarement l'intérieur des terres, même sur leur propre territoire métropolitain. Le premier exemple historique de thalassocratie est la civilisation minoenne. On peut également mentionner la cité grecque d'Athènes au Ve siècle av. J.-C., Tyr, Sidon, l'Égypte ptolémaïque ou Carthage.
Une thalassocratie est une puissance politique fondée principalement sur la domination de la mer.
Les thalassocraties traditionnelles dominent rarement l'intérieur des terres, même sur leur propre territoire métropolitain. Le premier exemple historique de thalassocratie est la civilisation minoenne. On peut également mentionner la cité grecque d'Athènes au Ve siècle av. J.-C., Tyr, Sidon, l'Égypte ptolémaïque ou Carthage.
Littoralisation
Processus fréquemment observé de concentration des populations et des activités humaines le long ou à proximité des littoraux.
Il est sous-tendu par deux grandes logiques d'attractivité :
- logique de l'ordre de la production matérielle qui vise à la recherche d'une efficacité économique croissante liée à la mondialisation des échanges et permise en particulier par la révolution des transports maritimes et terrestres,
- logique de récréation, de recherche d'aménités : tourisme, recherche de lieux de résidence agréables, associés ou non aux lieux de travail, etc.
L'attraction contemporaine des littoraux occupés est à l'origine d'une densification croissante des aménagements et de concurrences entre activités et acteurs et/ou usagers. Ces activités se complètent ou s'excluent.
Les politiques publiques, dans les États les plus développés, interviennent pour réglementer le processus de littoralisation. Les populations peuvent ainsi avoir de nouveau accès à la mer par la réoccupation de friches industrielles ou portuaires. Des politiques de protection visent à limiter les aménagements sur certaines portions du littoral, sur le modèle ancien du National Trust britannique.
Maritimisation
La maritimisation est un processus d'accroissement des échanges
internationaux par voie maritime qui s'accélère depuis les années 1970.
En effet, le trafic maritime mondial est passé de 2,6 milliards de
tonnes en 1970 à 8.7 milliards de tonnes en 2011. Quand le taux de
croissance de l'économie mondiale se situe autour de 3 % en 2009, la
croissance des flux commerciaux s'élève à 5 % et celle du transport
maritime à 7 %.
L'abaissement du coût et des temps du transport maritime est à l'origine du binôme maritimisation / mondialisation des échanges. Le gigantisme des navires et la révolution du conteneur en sont les outils techniques décisifs.
Mais la maritimisation ne se résume pas à la question des transports maritimes. Les mers et les océans font figure de « dernière frontière » du monde contemporain ce qui donne à la maritimisation un volet géopolitique et géostratégique.
L'importance du processus global de maritimisation n'exclut pas la démaritimisation de certains lieux. Ainsi, A. Vigarié a parlé de la démaritimisation des villes-ports en Europe du Nord-Ouest, liée à la diversification de leur économie.
L'abaissement du coût et des temps du transport maritime est à l'origine du binôme maritimisation / mondialisation des échanges. Le gigantisme des navires et la révolution du conteneur en sont les outils techniques décisifs.
Mais la maritimisation ne se résume pas à la question des transports maritimes. Les mers et les océans font figure de « dernière frontière » du monde contemporain ce qui donne à la maritimisation un volet géopolitique et géostratégique.
L'importance du processus global de maritimisation n'exclut pas la démaritimisation de certains lieux. Ainsi, A. Vigarié a parlé de la démaritimisation des villes-ports en Europe du Nord-Ouest, liée à la diversification de leur économie.
Frontières maritimes
La définition de frontières et de délimitations en milieu maritime a des
enjeux considérables du point de vue du partage des ressources
(halieutiques, énergétiques, minières) et de la gestion des droits de
passage.
La situation est d'autant plus complexe lorsque les espaces
auxquels deux ou plusieurs États adjacents peuvent prétendre se chevauchent. Par ailleurs, les progrès réalisés par les technologies d'exploitation off shore des ressources, la pression croissante sur ces dernières, étend les espaces maritimes convoités, disputés.
Le droit maritime international est d'origine coutumière et conventionnelle. La Convention des Nations Unies sur le Droit de la mer (CNUDM / United Nations Convention on the Law Of the Sea / UNCLOS), signée à Montego Bay (Jamaïque) en 1982, est entrée en vigueur le 16 novembre 1994, après ratification ou adhésion de 60 États (il y a 157 États signataires de la Convention en 2014).
Le droit maritime international est d'origine coutumière et conventionnelle. La Convention des Nations Unies sur le Droit de la mer (CNUDM / United Nations Convention on the Law Of the Sea / UNCLOS), signée à Montego Bay (Jamaïque) en 1982, est entrée en vigueur le 16 novembre 1994, après ratification ou adhésion de 60 États (il y a 157 États signataires de la Convention en 2014).
Les confllits frontaliers portant sur les espaces maritimes sont portés devant la Cour internationale de Justice de La Haye.
Zone économique exclusive
La ZEE ou zone des deux cent milles s'étend sur 200 milles nautiques [1]
à partir de la ligne de base en l'absence d'autre rivage. Sinon on
trace en principe la frontière à mi-distance des lignes de base des deux
pays riverains. La zone économique exclusive peut s’étendre au-delà des
200 milles jusqu’à la limite du plateau continental lorsque le rebord
externe de la marge continentale se trouve à une distance supérieure aux
200 milles marins.
La ZEE, création juridique récente, est consacrée par la troisième conférence de l'Organisation des Nations Unies sur le Droit de la Mer, lors de l'adoption de la Convention de Montego Bay (10 décembre 1982).
La ZEE, création juridique récente, est consacrée par la troisième conférence de l'Organisation des Nations Unies sur le Droit de la Mer, lors de l'adoption de la Convention de Montego Bay (10 décembre 1982).
Extrait de la convention de Montego Bay
« Dans la zone économique exclusive, l'État côtier a :
a) des droits souverains aux fins d'exploration et d'exploitation, de conservation et de gestion des ressources naturelles, biologiques ou non biologiques, des eaux surjacentes aux fonds marins, des fonds marins et de leur sous-sol, ainsi qu'en ce qui concerne d'autres activités tendant à l'exploration et à l'exploitation de la zone à des fins économiques, telles que la production d'énergie à partir de l'eau, des courants et des vents ;
b) juridiction, conformément aux dispositions pertinentes de la Convention, en ce qui concerne :
i) la mise en place et l'utilisation d'îles artificielles, d'installations et d'ouvrages ;
ii) la recherche scientifique marine ;
iii) la protection et la préservation du milieu marin »
« Dans la zone économique exclusive, l'État côtier a :
a) des droits souverains aux fins d'exploration et d'exploitation, de conservation et de gestion des ressources naturelles, biologiques ou non biologiques, des eaux surjacentes aux fonds marins, des fonds marins et de leur sous-sol, ainsi qu'en ce qui concerne d'autres activités tendant à l'exploration et à l'exploitation de la zone à des fins économiques, telles que la production d'énergie à partir de l'eau, des courants et des vents ;
b) juridiction, conformément aux dispositions pertinentes de la Convention, en ce qui concerne :
i) la mise en place et l'utilisation d'îles artificielles, d'installations et d'ouvrages ;
ii) la recherche scientifique marine ;
iii) la protection et la préservation du milieu marin »
Zone industrialo-portuaire ou ZIP
Une zone industrialo-portuaire est un espace qui associe des activités portuaires et industrielles dans un système économique et spatial complexe. Elle peut être localisée sur un littoral maritime ou sur une voie d'eau intérieure.
La notion de ZIP apparaît après la Seconde Guerre mondiale, dans un contexte d'ouverture massive des échanges et de maritimisation de l'industrie lourde. C'est au Japon que se développèrent les premières plateformes industrialo-portuaires, appelées MIDAs (Maritime Industrial Development Areas) dès les années 1950. En France, les ZIP sont le fruit de la politique volontariste d'aménagement du territoire : celle de Dunkerque fut créée en 1963, suivie par celle de Fos-sur-mer en 1968. Les logiques économiques ont conduit au développement de zones industrialo-portuaires dans les parties aval des estuaires plus anciennement aménagés : Le Havre et Saint-Nazaire/Montoir.
Le contexte de la mondialisation libérale des années 1990-2010 tend à renforcer ces tendances mais la protection des espaces littoraux peut être un frein à ces puissantes dynamiques dans les espaces les plus fragiles.
Classement des ports mondiaux (traffic EVP et en volume)
Travail pour lundi 28 novembre
- Terminer le travail sur l'Arctique par groupe (introduction, plan détaillé et développé
- Proposer en utilisant les définitions ci-dessus et les liens ci-dessous, un plan détaillé avec idées développées, avec introduction et conclusion par groupes, au sujet suivant :
Approche
géostratégique des espaces maritimes
Liens à explorer:
Quelques propositions de plan par les élèves
Plan A
I) des espaces vitaux pour l'économie mondiale
II) la course à l'appropriation des richesses maritimes
III) la multiplication des tensions et des menaces
Plan B
I) les espaces maritimes ont un rôle majeur dans la mondialisation...
II)...mais ils suscitent compétitions et soulignent des inégalités...
III)...qui intensifient le développment des pratiques et renforcent la nécessité de contrôle et de sécurité stratégique
Plan C
I) Les espaces maritimes, des facteurs clefs d'échanges et de développement
II) Un importante réserve de ressources entrainant des rivalités et des concurrences
III) des espaces qui sont donc convoités autant que menacés
Plan D
I) Face à l'essor de la mondialisation, les espaces maritimes deviennent des territoires clefs pour les échanges...
II)...
et suscitent la convoitise de nombreux acteurs, ce qui est source de
conflits accrus par la richesse des ressources disponibles...
III)...mais les enjeux liés à ces espaces maritimes mettent en lumière les impacts négatifs de la mondialisation
Plan E
I) Des lieux et des espaces clefs dans la mondialisation
II) des espaces convoités pour les ressources abondantes
III) des espaces stratégiques nécessitant contrôle et protection
Plan proposé pour traiter le sujet
I)
Les espaces maritimes, des espaces vitaux et stratégiques au regard de
leur rôle majeur dans la mondialisation car ils favorisent et
permettent les échanges et leur intensification.
CONSTAT GÉNÉRAL DE L'IMPORTANCE DES ESPACES MARITIMES
II)
Les espaces maritimes, réserve abondante de ressources, entrainent
rivalités, concurrences et conflits entre de nombreux acteurs de nature
et de puissance différentes.
ENJEUX DE CES ESPACES et ACTEURS DE CES ENJEUX
III)
Les espaces maritimes, espace où les tensions et menaces se
multiplient, nécessitent un contrôle et une protection accrus au regard
de leur importance stratégique, de leur fragilité environnementale et
des inégalités qu'ils révèlent.
CONSÉQUENCES ET SOLUTIONS
Construction des conclusions et des ouvertures possibles
Ouvertures possibles retenues :
Ouvertures possibles retenues :
- les espaces maritimes, avenir de la mondialisation et du monde ?
-
durabilité de la gestion, des usages et de l'aménagement des littoraux
et des espaces maritimes comme enjeu essentiel et négligé du XXIème
siècle
- gouvernance mondiale pour les espaces maritimes
Travail pour mercredi 30 novembre
A partir du cours, des liens donnés
Supports extérieurs de cours pour enrichir son croquis
- Produire le croquis suivant en groupes : Approche
géostratégique des espaces maritimes
Supports extérieurs de cours pour enrichir son croquis